Pourquoi ne posez-vous pas de question sur le bio dans le calcul de l’empreinte carbone ?

illustration: wind turbines and solar panels

Certaines personnes s’interrogent : pourquoi le calculateur d’empreinte carbone ne propose-t-il pas de question portant sur la consommation de produits bio ? Cette question est légitime, car choisir une alimentation biologique est souvent considéré comme un geste fort en faveur de l’environnement. Pour mieux comprendre cette absence, il est essentiel de revenir sur les spécificités du bio, les limites des méthodes de calcul et la multiplicité des enjeux environnementaux associés à notre alimentation.

L’alimentation bio : des impacts trop hétérogènes pour une mesure unique

La principale raison pour laquelle le calculateur ne différencie pas bio et conventionnel dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) est la **diversité **des produits et pratiques agricoles. En effet, il est impossible de donner une estimation unique et pertinente pour « l’alimentation bio » en général, car :

  • Tous les produits ne sont pas égaux face au carbone : produire une tomate, du fromage, ou de la viande en agriculture biologique n’implique pas les mêmes processus ni les mêmes émissions.
  • Les pratiques agricoles bio varient fortement : climat, type de sol, assolements, irrigation, taille de la ferme/exploitation, provenance des intrants… Impossible de tout résumer en une seule règle ou coefficient.
  • Des pratiques agricoles biologiques ne se traduisent pas nécessairement en une réduction des émissions de gaz à effet de serre associées.
    **Résultat : ajuster le calcul d’empreinte carbone avec une unique question sur l’achat ou non de produits bios n’est pas possible **et risquerait de tromper les utilisateurs sur la réalité de leur impact.

Pourquoi cela ne doit pas décourager à manger bio ?

Le fait que l’outil ne s’intéresse qu’aux émissions de carbone est un biais méthodologique assumé : le calculateur vise à mesurer ce poste précis, car c’est le plus facile à chiffrer, à comparer, et qu’il permet d’objectiver la contribution à la lutte contre le changement climatique.
Mais manger bio conserve de nombreux avantages !
Au-delà du seul prisme du carbone, l’alimentation biologique apporte :

  • Moins de pollution des sols et de l’eau : le bio interdit la plupart des pesticides et engrais chimiques, réduisant ainsi les pollutions diffuses toxiques pour les écosystèmes.
  • Préservation de la biodiversité : les surfaces agricoles bio accueillent davantage de pollinisateurs, d’oiseaux, de vie du sol et de plantes sauvages grâce à une gestion plus douce de l’espace.
  • Moins d’impacts sur la santé : manger bio réduit l’exposition aux résidus de pesticides et limite les risques pour la santé des personnes qui travaillent dans la filière, notamment les agriculteurs-trices.
  • Respect du bien-être animal : les cahiers des charges bio en élevage imposent en général des standards plus exigeants.
    Même si l’empreinte carbone n’est pas forcément plus faible dans tous les cas pour le bio (exemples : rendements moins élevés, besoins plus importants en traction ou en surface pour certains produits), les bénéfices sur les autres enjeux environnementaux et sanitaires sont bien réels.

L’impact carbone : un indicateur, mais pas l’unique !

Il est donc important de prendre du recul par rapport à une vision purement « carbone » des questions environnementales.
Le calculateur se concentre à 100 % sur les gaz à effet de serre parce que :