L’impact du numérique n’est-il pas plus élevé que cela ?

illustration: wind turbines and solar panels

À l’heure où ordinateurs, smartphones, tablettes et objets connectés font partie intégrante de la vie quotidienne, de nombreux utilisateurs se demandent : l’empreinte carbone du numérique n’est-elle pas sous-estimée ? Entre les appareils, les vidéos en streaming, la visioconférence et les emails, le numérique semble omniprésent et énergivore. Comment Nos Gestes Climat évalue-t-il réellement ce poste ? Explorons ensemble ce sujet d’actualité.

Comprendre l’impact du numérique : production et usages

L’impact carbone du numérique se concentre principalement dans la fabrication des équipements : ordinateurs, téléphones, téléviseurs, box internet, objets connectés… Pourquoi ? Parce que l’extraction des matières premières, la fabrication des composants électroniques et l’assemblage à l’échelle mondiale requièrent de grandes quantités d’énergie et de ressources.
À titre d’exemple, rien que la production d’un ordinateur portable ou d’un smartphone peut représenter jusqu’à 75 à 90 % de son empreinte sur tout son cycle de vie.

Les usages “dématérialisés” pèsent aussi
L’autre pan de l’impact concerne l’utilisation : l’électricité consommée pour charger, visionner, stocker ou transférer des contenus. Ici, on retrouve :

  • Le streaming vidéo (Netflix, YouTube…)
  • Les visioconférences (Zoom, Teams…)
  • Les emails et transferts de fichiers
  • Le stockage dans le cloud et les usages SaaS (Software as a Service/Logiciel en tant que Service). Chacun de ces usages sollicite non seulement votre appareil, mais aussi les réseaux télécoms et les centres de données, parfois à l’autre bout du monde.

Les limites de la mesure actuelle

Un sujet encore en débat
Aujourd’hui, l’évaluation précise de l’empreinte carbone du numérique reste sujette à de nombreuses incertitudes. Les acteurs techniques et institutionnels travaillent à mieux mesurer les émissions générées par ces usages dématérialisés, mais les calculs sont complexes.

  • Les data centers varient selon leur efficacité, leur mode d’alimentation et leur localisation (charbon, nucléaire, hydraulique…).
  • Les réseaux de transmission évoluent (fibre, 5G, cuivre…), modifiant la consommation et l’empreinte par giga-octet.
  • Les comportements utilisateurs (qualité vidéo, usage multiplié ou mutualisé, temps d’allumage des appareils) rendent difficile une généralisation.
  • Une partie des émissions liées à l’utilisation d’appareils sont déjà comptabilisées dans les consommations d’électricité.

Notre méthode d’estimation dans Nos Gestes Climat

Utilisation de la Base Carbone®
Nos Gestes Climat s’appuie sur les valeurs disponibles dans la Base Carbone® de l’ADEME, une référence européenne. Ces données compilent les analyses de cycle de vie, couvrant la production, le transport, l’utilisation et la fin de vie des appareils.
Concrètement, le calculateur :

  • Prend en compte la quantité et le type d’équipement que vous possédez (et leur cycle de renouvellement).
  • Applique les facteurs d’émission “par usage” pour certains services (streaming, cloud…).
    Mais il reconnaît aussi ses limites : certains usages ou services très récents ne sont pas encore bien documentés ou intégrés, et les moyennes actuelles peuvent sous- ou surestimer certains impacts.

Des incertitudes, mais un effort constant d’amélioration

Une empreinte numérique en évolution
La réalité est qu’au fil du temps, les usages numériques évoluent très rapidement (hausse de la résolution vidéo, multiplication des objets connectés, développement de l’IA…), ce qui impliquera d’affiner constamment les modèles et référentiels carbone.

  • De nouveaux travaux (ADEME, The Shift Project, Green IT…) fournissent régulièrement des mises à jour et recommandations pour améliorer la mesure.
  • Nos Gestes Climat s’engage à prendre en compte les données actualisées dès qu’elles deviennent fiables et consensus.

Comment réduire concrètement son impact numérique ?

Malgré les incertitudes, il reste possible d’agir pour alléger l’empreinte carbone du numérique :

  • Allonger au maximum la durée de vie de ses équipements (réparation, reconditionnement, achat d’occasion).
  • Limiter la consommation de contenus lourds (streaming en HD, téléchargements inutiles).
  • Nettoyer régulièrement ses emails et ses archives cloud.
  • Privilégier l’audio à la vidéo, désactiver les auto-lectures, réduire sa résolution quand ce n’est pas nécessaire.
  • Éteindre ou débrancher les appareils inutilisés.

Conclusion
L’impact du numérique sur l’empreinte carbone est un enjeu majeur et en pleine évolution. Si Nos Gestes Climat s’appuie déjà sur des bases méthodologiques solides, il reconnaît que certains usages ou services dématérialisés restent difficiles à estimer avec précision.
L’équipe est à l’écoute des avancées scientifiques pour ajuster ses calculs, et chacun peut, au quotidien, agir pour adopter des usages plus sobres, plus intelligents, et ainsi réduire l’impact du numérique sur l’environnement.

Pour aller plus loin :
https://sitg.ge.ch/actualites/geoinformation-consommation-numerique
https://www.ge.ch/dossier/bienvenue-cinq-profils-climato/cinq-profils-climato/climato-feerique
https://www.geneve.ch/themes/numerique/numerique-responsable/bonnes-pratiques-numeriques