Voiture thermique, hybride, électrique : quelles différences d’empreinte carbone ?

illustration: wind turbines and solar panels

Lorsqu’on cherche à réduire son empreinte carbone liée à la mobilité, on se demande souvent : vaut-il mieux conserver une voiture thermique ? Opter pour une hybride ? Passer à l’électrique ? Les réponses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît, car chaque technologie a des impacts différents que ce soit lors de la fabrication ou à l’usage. Découvrez comment se comparent ces différentes motorisations et comment s’effectue le calcul de Nos Gestes Climat.

Les trois grandes catégories de motorisation expliquées

Voiture thermique
La voiture thermique regroupe tout véhicule dont le moteur fonctionne exclusivement à l’essence ou au diesel (gasoil). Ce type de véhicule émet du CO₂ principalement lors de l’utilisation, par la combustion du carburant, ce qui est associé à une forte empreinte carbone par kilomètre parcouru.
Voiture hybride
L’hybride combine, selon les modèles, un moteur thermique et un moteur électrique. Lorsqu’on parle d’hybride « classique », le moteur électrique assiste le moteur thermique ; dans le cas de l’hybride rechargeable, la batterie peut être rechargée sur secteur et permet de rouler en tout-électrique sur de courtes distances. L’intérêt annoncé : baisser la consommation de carburant, et donc les émissions à l’usage.
Voiture électrique
Le véhicule électrique fonctionne exclusivement grâce à une batterie rechargée sur le secteur. Il n’émet pas directement de CO₂ lors de l’usage, mais sa fabrication, notamment la production et l’extraction des matériaux pour la batterie, entraîne une empreinte initiale élevée. Son avantage se mesure donc sur la totalité du cycle de vie, en fonction de la distance parcourue et de la source de l’électricité utilisée.

Fabrication, usage, recyclage : quels postes d’émission comparer ?

L’utilisation n’est pas tout !
Pour avoir une vue d’ensemble, il faut analyser non seulement l’usage mais aussi la fabrication et la fin de vie du véhicule. Ces différents éléments sont détaillés dans la base de données Mobitool.

  • Fabrication :
    La production du véhicule est un poste important, surtout pour les modèles électriques, du fait de la batterie. Cela inclut l’extraction des matériaux, la transformation industrielle, l’assemblage et le transport jusqu’à la concession.
  • Usage :
    Ici, la distinction est plus connue : une voiture thermique émet du CO₂ à chaque kilomètre (proportionnel à la consommation et au type de carburant), une hybride en émet moins sous réserve d’utilisation optimale, et une électrique peut être très bas carbone si l’électricité est décarbonée… ou plus élevée si alimentée au charbon.
  • Recyclage/fin de vie :
    Le fin de vie du véhicule (démantèlement, recyclage de la batterie, réutilisation des pièces) est aussi pris en compte dans le calcul, même si c’est une part faible par rapport à la fabrication et à l’utilisation (en termes d’émissions de CO2).

Comment est calculée l’empreinte carbone des différents véhicules ?

Pour garantir une évaluation juste et transparente, Nos Gestes Climat s’appuie sur la base de données Mobitool. Cette référence suisse attribue une empreinte par kilomètre parcouru qui intègre :

  • Les émissions générées lors de la fabrication (y compris la batterie, la taille/gabarit du véhicule).
  • Les émissions à l’usage (carburant ou électricité consommée, efficacité technique).
  • Une distinction selon le type de véhicule (citadine, compacte, SUV, etc.).

Comparaison carbone : quelques chiffres clés

Bien sûr, les chiffres exacts dépendent du modèle, de la conduite, du nombre de kilomètres annuels et du mix électrique.
Cependant, on peut retenir à titre indicatif :

  • Voiture thermique : entre 180 et 250 g CO₂e/km (essence ou gazole, gabarits moyens, usage standard).
  • Hybride : entre 120 et 180 g CO₂e/km (selon part électrique réelle).
  • Électrique : entre 50 et 90 g CO₂e/km (y compris batterie/fabrication, avec mix électrique suisse).
    À noter : sur de plus petits kilométrages annuels, le « poids » carbone de la fabrication de la voiture électrique prend plus d’importance.
    Conclusion
    **Comparer voiture thermique, hybride et électrique demande de considérer à la fois la fabrication et l’usage. **
    Grâce à la base Mobitool, vous disposez d’un calcul au kilomètre qui reflète cette complexité, évitant les idées reçues.
    Un transport plus sobre (marche, vélo, transports collectifs, autopartage) aura toujours un impact significativement plus bas que n’importe quel véhicule individuel, quelle que soit sa motorisation.
    Pour aller plus loin :
    https://www.ge.ch/dossier/durabilite-climat/climat/route-neutralite-carbone
    https://www.ge.ch/document/plan-actions-2025-2030-du-plan-climat-cantonal-2030
    https://monplanclimat.ch/geneve/plan-climat/7-grands-axes/axe-2-mobilite.html